Vendredi 16 août 5 16 /08 /Août 10:22

LUI :

 

Je sentis tout de suite, à l’intonation de ta voix, que quelque chose n’allait pas. Bien que je ne te voyais pas, je pouvais imaginer sans peine tes yeux rougis par les larmes, la détresse de ton cœur et je compris, sans que tu aies besoin de me le dire, que l’homme qui partageait ta vie t’avait encore joué un sale tour.

Nous discutâmes pendant plus d’une heure au téléphone et, réalisant que je ne pourrais te calmer ainsi,  je te proposai de venir me voir. Pourtant, cela tombait très mal : je m’étais enfin décidé à inviter ma collègue qui me faisait du rentre dedans depuis plusieurs semaines, mais entre un plan sexe et toi, la priorité m’était plus qu’évidente.

 

Ma collègue apprécia très moyennement que je décommande notre soirée, mais cela n’avait aucune importance et je me mis à préparer mon fameux rôti aux trois moutardes que tu appréciais tant. J’avais à peine fini de dresser la table, que tu sonnais à la porte. Tes yeux étaient rouges, comme je l’avais imaginé, et ton sourire forcé, triste. Je fus envahi par une colère sourde et si ton copain avait été présent, à ce moment-là, je lui aurais certainement collé mon poing au visage. Je te fis entrer et te serrai fort dans mes bras ; tu éclatas en sanglot. Je me demandai comment un homme pouvait être assez mesquin pour faire souffrir une femme comme toi.

Après t’être un peu calmée, tu me parlas de tes nouveaux déboires avec ton copain, m’expliquant qu’il t’avait encore trompé. J’avais beau essayer, mais je ne trouvai pas les mots pour te réconforter : cela faisait si longtemps que cette situation durait et je ne me voyais pas te dire « je te l’avais dit », ou bien « tu sais comme il est ; il ne changera pas ». Alors je me contentai de t’écouter en silence, pestant intérieurement.

 

Le temps de prendre deux apéritifs et nous nous mîmes à table, engageant la conversation sur d’autres sujets. Peu à peu, le vin aidant, tu commenças à te décontracter, à retrouver ton sourire, un sourire extraordinaire, du genre qui inonde tout un visage, fait pétiller les yeux, un sourire qui réchauffe celui qui le reçoit et qui fait facilement tourner la tête. Tu te mis à parler, à parler, à parler… et moi je t’écoutais sans mots dire, bercé par la douce mélodie de ta voix. Tes cheveux détachés tombaient harmonieusement au-dessus de tes épaules ; je te trouvais plus belle que jamais ; je me sentais admirablement bien avec toi et un trouble étrange, insipide, me gagna, un sentiment qui me fit me sentir coupable et que je m’efforçai de chasser.

Après le dîner, je nous préparai un café à la crème chantilly et nous repartîmes sur des discussions philosophiques, refaisant le Monde à notre sauce, comme nous revenu à l’époque de la fac. Nous discutâmes ainsi jusqu’à très tard dans la nuit, beaucoup trop tard pour que tu puisses rentrer chez toi. Aussi, comme cela était déjà si souvent arrivé dans le passé, je t’offris ma chambre pour la nuit, offre que tu acceptas sans hésitation. Je me souviens de ton regard quand tu me souhaitas la bonne nuit, un regard différent aux autres fois, comme si le trouble que j’avais ressenti un peu plus tôt était passé en toi. Mais je n’y prêtai pas plus d’attention et allai fumer une cigarette sur le balcon.

 

Je ne sais pas combien de temps je suis resté sur ce balcon, beaucoup plus que pour une simple cigarette. Je suis revenu dans le salon en faisant le moins de bruit possible, pensant que tu dormais bien profondément et je m’apprêtai à en faire de même quand je t’entendis m’appeler. La veilleuse de la chambre était allumée ; ton regard me pénétra, m’envoûta, me fit oublier que tu étais ma meilleure amie. Je vins m’assoir près de toi et me mis à caresser ta douce chevelure ; tu déposas un baiser dans le creux de ma main ; mon visage se rapprocha du tien, si près que nos souffles se confondirent ; je fermai les yeux et nos lèvres se joignirent pour la première fois en six ans.

Devenu incapable de me contrôler, j’écartai la couverture et découvris ton corps entièrement dénudé. Dans un premier temps, mes doigts s’y promenèrent timidement, avant de se faire de plus entreprenant. Tes paupières étaient closes, ta bouche légèrement entrouverte. Je te couvris de baisers, commençant par le nez, puis le menton, le creux du cou. Je m’attardai plus longuement sur ta poitrine, prenant plaisir à jouer avec la pointe de tes seins. Tout ton être commençait à réagir à la double caresse de mes mains et de ma bouche.

J’entendis un premier râle lorsque mes baisers se mirent à flirter avec tes cuisses. Je sentais déjà la douce odeur de ton Mont de Vénus qui m’appelait à lui : c’était la première fois que je voyais le sexe d’une femme entièrement épilé et mon excitation en était que plus grande encore.

De la pointe de la langue, je me frayais un chemin à la recherche de ton clitoris ; je sentis tes doigts emprisonner ma chevelure, lorsque je commençai à jouer avec lui. Quand il fut assez gonflé, je l’emprisonnai entre mes dents et me mis à le sucer avec ardeur, tout en partant à l’exploration de ta grotte avec deux doigts.

Tes râles de plaisir se faisaient de plus en plus nombreux, de plus en plus fort. Je buvais avec délectation le nectar que tu daignais m’offrir. Ton buste bougeait au rythme de mes doigts enfoncés en toi  et à celui de ma bouche aspirant ton clitoris. Subitement, tes jambes emprisonnèrent ma tête, tes mains la plaquèrent encore plus contre ton vagin et tu laissas éclater ta jouissance dans de grands cris, inondant mon visage de ta cyprine.

Je restai quelques minutes ainsi,  ma joue appuyée contre ta fente humide, prenant peu à peu conscience de ce qui venait de se passer et imaginant ce que nous allions pouvoir nous dire. Quand je relevai enfin la tête, je me rendis compte que tu avais toujours les yeux fermés. Un grand sourire baignait ton visage et ta respiration était devenue lente : tu t’étais endormie.

Je rabattis la couverture sur toi, non sans avoir jeté un dernier regard sur ce corps dont j’avais terriblement envie. Un dernier baiser sur le coin de tes lèvres et je regagnai mon canapé dans le salon. Avec  beaucoup de mal, je finis par m’endormir et au petit matin, quand je rouvris les yeux, je découvris que tu étais déjà partie, sans laisser un mot.

 

Cela fait maintenant trois semaines que je n’ai plus de tes nouvelles et, par cette lettre, je voulais te dire que ma meilleure amie me manque beaucoup, beaucoup plus qu’une simple amie.


 

ELLE :

 

Quand je me réveillai, au petit matin, je fus partagée entre deux sentiments : venir te rejoindre sur le canapé, ou bien partir avant que tu ne te réveilles. Finalement, mon esprit confus décida d’opter pour la première solution.

Dans le bus qui me ramenait à la maison, je me mis à repenser aux évènements de cette soirée, essayant d’analyser ce qui nous avait amené à une telle conclusion. Cela faisait si longtemps que nous nous connaissions toi et moi : jamais il n’y avait eu d’ambiguïté dans nos sentiments, en tout cas, c’est que j’avais toujours cru jusqu’à ce jour.

Je me demandais ce que tu pouvais ressentir en ce moment, ce que tu pouvais penser de moi. Je me sentais pleinement responsable de ce qui était arrivé car c’est moi qui t’avais appelé, moi qui t’avais provoqué, moi qui avais eu terriblement envie que tu me fasses l’amour. Je t’avais laissé me caresser sans aucune résistance, bien au contraire, et ma jouissance fut fabuleuse, comme quelque chose que j’avais toujours attendu. Je regrettais de m’être endormie avant de pouvoir te rendre le plaisir que tu m’avais donné, mais, en même temps, je me demandais si ce n’était pas un signe du destin nous disant que nous avions déjà été trop loin. Plus que jamais, je me rendais compte de la place que tu avais pris dans mon cœur, une place qui n’était pas celle que je croyais, et je me mis à avoir peur, peur de t’avoir blessé, peur de t’avoir perdu.

 

Arrivée chez moi, je me déshabillai et fonçai sous la douche. Je laissai l’eau couler le long de mon corps, comme si elle avait le pouvoir d’effacer ces dernières heures passées avec toi, mais mon esprit et mon corps restaient toujours dans la même confusion. Du reste, avais-je vraiment envie que ces évènements disparaissent de ma mémoire ?

Je me mis à me savonner tout le corps et, ce faisant, je me rappelai la chaleur de tes mains, la précision de tes doigts, le gout de tes baisers. Je fermais les yeux et sentis à nouveau le trouble gagner tout mon être, ce même trouble qui m’avait habité hier au soir. La tristesse et la douleur que m’avait infligées mon petit ami avait totalement disparu, remplacées par un sentiment que je n’osai nommer. Machinalement, mes mains descendirent vers mon intimité en feu, massant tendrement mon clitoris. Je me demandai si tu avais autant envie de moi que je te désirais actuellement. Mes pensées s’emballèrent ; à présent, je regrettais amèrement d’être partie aussi rapidement. J’avais envie de te sentir à nouveau contre moi, de respirer l’odeur de ton corps, de prendre ton sexe à pleine main, de le gouter, de le sentir me prendre.

J’enfonçai deux doigts dans mon vagin, en imaginant qu’il s’agissait de ta verge, et entama des mouvements de va et vient. De l’autre main, je me mis à jouer avec mon clitoris et ma gorge devint très sèche ; je sentis qu’une grosse vague n’allait plus tarder à me submerger et m’emporter dans les courants turbulents de l’orgasme. Je revis ton regard planté dans le mien, un regard où j’avais pu lire une intense émotion, une émotion qui ne peut tromper mais que, pourtant, j’avais si peur de mal interpréter. J’imaginai ton sexe me posséder, remplir toute ma cavité ; j’arrivai à le sentir aller et venir de plus en plus rapidement et, n’y tenant plus, mes doigts accélérèrent leur cadence. Une explosion partie du creux de mes reins, me faisant trembler de tout mon corps, et e tombai à genoux dans ma douche en criant ton prénom dans ma jouissance.

 

Trois semaines se sont écoulées depuis, trois semaines durant lesquelles je ne t’ai pas donné de mes nouvelles, durant lesquelles j’ai tenté d’oublier cette soirée. Mais elle m’habite toujours autant ; nuit et jour, dans la rue, au boulot, je ne cesse de penser à toi, mon ami de toujours, mon amant…mon amour.

 


 

ELLE :

 

Ce matin-là, je n’allais pas bien du tout à cause de ce que j’avais vu la veille au soir. J’avais beau essayer de chasser ces images de mon esprit, me dire que je n’avais pas à me sentir ainsi, mais rien n’y faisait ; mon cœur brûlait de jalousie.

Mon mobile se mit à sonner et le nom de Christophe apparut sur l’écran.  Je ne comprenais pas pourquoi il continuait à s’accrocher autant à moi, avec toutes les aventures qu’il avait. Toutefois, ce n’était pas son prénom que j’aurais voulu voir s’afficher sur l’écran, mais le tien. J’aurais voulu entendre ta voix me demander si j’allais bien, me proposer de nous voir pour parler, enfin, de ce qui c’était passé chez toi. Mais à présent, je savais que ce moment ne viendrait sans doute jamais : tu avais ta vie et cette soirée n’était qu’un accident dû aux effets de l’alcool, un épisode que je commençais à regretter amèrement car, si je pouvais taire mon amour pour toi, je ne supportais pas l’idée de ne plus te revoir. Cependant, je devais me faire à cette idée : je l’avais compris de façon brutale.

La veille, en quittant le boulot, je m’étais décidée à prendre mon courage à deux mains et à venir te voir ; j’avais tourné et retourné le problème dans tous les sens, pour toujours en arriver à la même conclusion : j’étais amoureuse de toi. Curieusement, une fois que j’eus totalement accepté cette idée, je réalisai que je t’avais toujours aimé ; simplement, je ne m’étais jamais aperçu de la transition entre l’amitié qui nous liait et l’amour naissant… Peut-être, aussi, n’avais-je jamais voulu m’en apercevoir, de peur qu’il n’arrive ce qui était finalement arrivé : te perdre complètement.

Donc, à la sortie du travail, après avoir pris un verre avec Sandrine, ma collègue chez qui je squattais depuis trois semaines, et lui avoir dit que je ne rentrerai certainement pas dormir chez elle le soir-même, je pris le métro pour me rendre chez toi. Au fur et à mesure que défilaient les stations, je sentais monter mon adrénaline, souhaitant que je ne fasse pas une bêtise énorme. Je misais sur le fait que mes sentiments étaient partagés par toi et que tu devais te poser les mêmes questions que moi. J’imaginais le conflit qui devait se dérouler en toi depuis trois semaines, les doutes qui t’assaillaient, les peurs, le sentiment de culpabilité, tout ce par quoi j’étais passée. Non, j’étais convaincue que je ne faisais pas une bêtise : il fallait simplement que l’un de nous deux fasse le dernier pas.

 

Tu n’étais pas encore rentré quand j’arrivai chez toi. Trouvant que t’attendre au pied de ton escalier était un cliché dépassé, je décidai de me rendre au café, de l’autre côté de l’avenue. Je m’installai à la terrasse, pour être sûre de te voir arriver ; j’étais de plus en plus nerveuse ; mes mains étaient moites.

Mon cœur s’emballa un peu plus lorsque, enfin, j’aperçus ta voiture tourner pour se garer dans l’impasse. Mon esprit se mit à travailler à grande vitesse, cherchant quel serait le meilleur moyen pour te dire l’importance, la place que tu occupais réellement dans mon cœur. J’étais aussi nerveuse qu’une adolescente devant son premier amour, son premier émoi.

Une douce chaleur m’enveloppa quand je te vis sortir de ta voiture. Tu ne m’avais pas encore vu, mais je me sentis gagné par un nouveau courage et accélérai le pas : j’avais hâte de me retrouver dans tes bras, hâte de te crier mon amour, ici, dans cette impasse.

Je te vis faire le tour de ta voiture et ouvrir la portière côté passager ; mon cœur se serra et, dans un réflexe incontrôlé, je me glissai sous un porche pour t’observer sans être vue.

Tu avais toujours été un garçon galant, respectueux de certaines règles de bienséance aujourd’hui presque disparues. Avant même que la personne sorte de la voiture, je compris que tu étais accompagné par une femme, même si, bêtement, j’espérais fortement me tromper.

Elle était très belle, grande, élancée, avec de longs cheveux noirs. Je te vis lui sourire tendrement, puis elle t’enlaça amoureusement et vous échangeâtes un long baiser. Une violente douleur me saisit au creux du ventre, comme une déchirure ; mais c’était bien de cela dont je souffrais à cet instant : un rêve, un bonheur qui se déchirait devant moi avant que je n’ai pu y accéder. J’attendis que vous ayez disparu dans ton immeuble, pour quitter le porche et je courus, comme une dératée, vers la bouche de métro, mes lunettes de soleil sur le nez pour cacher les larmes qui baignaient mes yeux. Je savais que je ne pouvais pas t’en vouloir, que  je n’en avais aucun droit : après tout, nous n’étions que des amis… Mais cela ne m’apporta pas la moindre consolation. Mon cœur saignait, souffrait devant la triste vérité : cette soirée, chez toi, n’était rien de plus qu’un incident dû à l’alcool, une absurdité dont j’étais la responsable et qui me coûtait, sinon un amour, tout au moins un ami.

 

Ce fut bien par dépit que je décidai de répondre à Christophe. Il sembla surpris, tant habitué à tomber sur mon répondeur depuis quelques temps. Sa voix était tremblante, hésitante, penaude ; il donnait l’impression d’être vraiment malheureux, perdu… comme il l’était toujours lorsqu’il m’avait trompé et tentait de s’excuser. J’avais parfaitement conscience de sa mauvaise foi, mais j’acceptai son rendez-vous à dîner. Avec du recul, on pourrait presque trouver un côté comique à cette histoire : il y a trois semaines, c’était pour oublier le mal qu’il m’avait fait que je me retrouvais dans tes bras ; aujourd’hui, c’était pour oublier celui que tu m’avais fait, sans le savoir, sans même t'en douter, que je décidais de revoir Christophe.


 

LUI :

 

Je pense avoir relu ma lettre une bonne cinquantaine de fois, en me posant toujours cette même question : aurais-je, un jour, le courage de te l’adresser ?

J’essayais de m’imaginer, de deviner ce que tu pouvais penser de ton côté, ressentir, de trouver des réponses aux questions qui me taraudaient l’esprit ; étais-tu mal à l’aise suite à ce qui c’était passé entre nous ? Etais-tu rongée par la honte de m’avoir appelé dans la chambre ? Etait-ce l’alcool qui t’avait fait agir ainsi ? Ou bien la tristesse qui t’habitait à ce moment-là ? Peut-être un peu des deux ? Et si, finalement, l’alcool n’avait fait que te désinhiber pour faire ressortir : les vrais sentiments que tu éprouvais à mon égard ?

Curieusement, je n’arrivais pas à imaginer un seul instant que tu puisses être amoureuse de moi ; l’explication la plus plausible restait donc que ce que nous avions bu nous avait fait perdre le sens des réalités. Cela collait parfaitement avec le fait que tu te soies brutalement endormie et que, le lendemain matin, tu sois partie comme une voleuse, sans même me laisser un mot.

 

Depuis combien de temps étais-je amoureux de toi ? J’avais beau chercher, je n’arrivais pas à trouver de réponse à cette question. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, je ne me rappelais pas avoir été une seule fois jaloux envers tes différentes conquêtes, pas même lorsque tu m’annonçais que tu allais enfin te poser avec Christophe. Quand et comment mon amitié avait-elle franchi la frontière ? J’avais lu, il y a longtemps, un truc du genre : « l’amitié n’est rien d’autre qu’un amour platonique… ». Peut-être que la personne qui avait écrit cela n’avait pas tout à fait tort ?

 

Lorsque mon téléphone sonna, j’espérai fortement entendre le son de ta voix à l’autre bout de la ligne ; il s’agissait bien d’une voix féminine, mais pas la tienne. Depuis environ deux mois, j’avais une relation suivie avec une femme, Claire, que j’avais connue à la librairie, celle où je me rendais régulièrement, où je t’avais déjà souvent amené.

Au cours de ces trois dernières semaines, j’avais préféré ne pas revoir Claire, voulant tout d’abord remettre de l’ordre dans mon cerveau. Nous nous étions régulièrement parlé au téléphone, mais j’avais toujours décliné ses propositions de sorties, prétextant la fatigue, un peu de fièvre, ou bien encore l’arrivée imprévue d’un copain d’enfance. Mais mes mensonges finissaient par me mettre mal à l’aise : Claire était une fille bien, généreuse, entière, et je n’avais pas le droit de la prendre pour une imbécile. Donc, cette fois c’est moi qui lui proposai de nous voir le lendemain soir. J’entendis le sourire dans sa voix et nous décidâmes que je passerais la prendre à la sortie de son travail.

 

Cette journée de boulot fut, de loin, la plus longue de la semaine. Pourtant, je ne fus pas débordé par le travail, mais j’avais passé une nuit difficile à ne penser qu’à toi, t’imaginant revenue auprès de ton Christophe : cette fois, je ressentais la jalousie.

Plus d’une fois, j’eus envie de t’appeler et te crier mon amour dès que tu décrocherais ton téléphone, mais, à chaque fois, quelque chose m’arrêtait au dernier moment : certainement la peur de te perdre totalement en t’avouant un sentiment que tu ne partageais pas.

 

Ce fut avec un grand soulagement que je vis arriver l’heure de débaucher. Je tâchais de me concentrer sur Claire, espérant, plus ou moins consciemment, qu’elle serait la solution à mes maux. Etrange coïncidence, ou pied de nez du destin, mais quand j’allumais la radio de la voiture, je tombais sur une chanson du groupe « Il était une fois », dont les paroles, bien que datant de 1975, traduisaient parfaitement ma situation : « J’ai encore rêvé d’elle… ». Je restai à l’écouter quelques secondes, puis inséra un C.D des Beatles et démarra pour prendre la direction du 12ème arrondissement.

 

La journée avait été particulièrement chaude à Paris, rendant l’atmosphère étouffante en cette fin d’après-midi. Dans les rues, tout le monde se promenait avec des tenues légères et j’aurais aimé que mon emploi ne m’oblige pas à porter le costume cravate. De son côté, Claire avait revêtu un chemisier blanc à manches courtes, un de ces vêtements que l’on attache par l’avant en faisant un nœud, une mini-jupe et des Spartiates. En me voyant arriver, elle défit son chignon et fit couler ses cheveux d’un mouvement de la tête fort gracieux, digne d’une publicité ; elle était magnifique.

 

Nous décidâmes de dîner en tête-à-tête chez moi. Durant tout le trajet, Claire ne fit aucune allusion à la distance que j’avais mis entre nous ces derniers temps. Elle sembla, néanmoins, remarquer une certaine froideur en moi, mais, plutôt que de me poser des questions qui m’auraient fait me sentir mal, elle choisit de tout faire pour m’arracher des sourires. Disposant d’un excellent sens de l’humour, elle arriva très facilement à me dérider, jusqu’à me faire rire aux éclats alors que nous arrivions près de mon immeuble.

Comme d’habitude, je ne trouvai pas de place dans l’artère principale, aussi je me garai à l’angle de l’avenue, dans l’impasse. Fidèle à mes habitudes, je sortis en premier pour aller ouvrir la portière de ma passagère, lui tendant la main pour l’aider à sortir de la voiture. Nous échangeâmes un regard complice, un sourire, puis elle se lova à moi et nos lèvres se joignirent ; le baiser était doux, chaud, et me fit un effet immédiat.

Bras dessus dessous, nous entrâmes précipitamment dans l’immeuble, nous engouffrâmes tout aussi rapidement dans l’ascenseur, où nos lèvres se scellèrent à nouveau. Mes mains glissèrent sous la jupe, partant à la conquête d’un fessier agréablement rebondit ; mon excitation monta de trois crans lorsque je m’aperçus que Claire ne portait pas de dessous. 

L’ascenseur s’arrêta brusquement entre deux étages : Claire avait enfoncé le bouton d’arrêt et me regardait à présent d’un air qui ne cachait rien de ses intentions. Je n’avais encore jamais fait l’amour dans un ascenseur ; du reste, cela ne faisait pas partie de mes fantasmes, mais elle savait comment faire tourner la tête à un homme, même quand cette tête était encombrée d’idées confuses.

Elle me poussa contre l’une des parois, s’agenouilla devant moi, détacha mon ceinturon, fit glisser mon pantalon et mon caleçon jusqu’aux cheville et pris mon sexe à pleine bouche. Je ne pus retenir un soupir d’extase en sentant ma verge entourée par une douce chaleur humide. Je fermai les yeux, bien décidé à me laisser aller et à profiter pleinement de cette sublime fellation. Très vite, je sentis les premiers picotements, signes évidents que je n’allais pas résister bien longtemps à ce traitement… Pourquoi ton visage m’apparut-il à ce moment ?

Je repoussai brusquement, trop peut-être, Claire et me rhabillai à la hâte. Dans un premier temps, je crois qu’elle ne comprit pas ce qui m’arrivait, puis elle dut voir la larme rouler le long de ma joue. Je vis un sourire triste s’afficher sur son visage, avant qu’elle ne remette l’ascenseur en marche, le faisant redescendre au rez-de-chaussée. Avant d’en sortir, elle déposa un baiser sur ma joue et me murmura : 

- Je ne sais pas qui elle est, mais elle a beaucoup de chance.

- Tu as donc deviné ?

- Je me sens assez ridicule ainsi, alors, s’il te plait, ne me crois pas non plus idiote !

- Loin de moi une telle idée. Pardonne-moi Claire.

- Bonne chance et, si toutefois ton histoire ne devait pas aboutir, rappelle moi : je déciderai, à ce moment-là, si je te pardonne ou pas !


 

LUI :

 

La première chose que je fis en regagnant mon appartement, fut de t’appeler. J’étais encore un peu perturbé par mon épisode avec Claire, mais je n’avais pas la patience d’attendre plus longtemps : il fallait absolument que je te parle.

Mon cœur se mit à battre la chamade alors que je composais ton numéro et mon esprit fonctionnait à plein rendement. Qu’allais-je te dire une fois que tu décrocherais ? Je me rendais compte que je n’y avais pas pensé. Un « bonjour, c’est moi ; je t’appelle pour te dire que je t’aime » serait sans doute un peu brutal comme entrée en matière, mais je n’avais pas d’autre idée ; peu importe, j’allais déjà essayer de ne pas bafouiller.

Une vague de chaleur me submergea lorsque j’entendis ta voix douce, cristalline, puis une immense déception quand je réalisai qu’il s’agissait de ton répondeur. Je refis une seconde tentative, mais obtins le même résultat : je tombais instantanément sur ta messagerie, signe que ton téléphone était coupé. J’hésitai alors un moment à appeler chez Christophe, puis me rappelai que l’une de nos connaissances communes m’avait expliquée que tu l’avais quitté et habitais provisoirement chez l’une de tes collègues. Je décidai donc de prendre mon mal en patience et me préparai un plateau repas. Je m’installai dans le canapé et allumai la télé, tombant sur une émission de télé-réalité que je me mis à regarder, sans vraiment comprendre ce que je regardais. Sans m’en rendre compte, je finis par être gagné par la fatigue et m’endormis.

 

Ce furent les rayons du soleil qui finirent par me tirer de mon sommeil. En voyant l’heure qu’il était, je bondis du canapé en panique : j’allais être en retard au travail. J’appelai mon patron pour m’excuser, pris une douche rapide et fonçai à ma voiture. Je mourais d’envie de te téléphoner, mais j’estimai, peut-être à tort, que ce n’était pas la priorité du moment. A présent, je regrettais de ne pas t’avoir laissé un message la veille. Mais qu’importe : je t’appellerai à l’heure du déjeuner.

 

J’arrivais avec plus d’une heure et demie de retard au bureau. Fort heureusement, je n’étais pas coutumier du fait et Gilles était un patron compréhensif. Néanmoins, fin de semaine oblige, nous avions un surcroît de travail et il me demanda si je pouvais faire sauter ma pause déjeuner pour avancer au maximum le projet sur lequel je bossai. Cela ne m’arrangeait pas vraiment, mais je me voyais mal lui refuser ce service. Après tout, à part faire travailler un peu plus mes méninges à me faire des films qui feraient battre mon cœur à des rythmes différents, cela ne me coûtait rien d’attendre la fin de la journée pour te téléphoner.

 

Au final, le travail fut si intense, que je réussi à te faire sortir de mon esprit durant quelques heures, mais quand le moment de partir arriva, tu y refis surface de plus belle. Il était 18 heures passées ; non seulement je n’avais pas déjeuné, mais, de plus, j’avais fait plus d’une heure supplémentaire. Les deux réunis, j’avais comblé mon retard du matin.

Curieusement, bien que n’ayant rien avalé, à part un café, depuis mon plateau repas de la veille, je ne ressentais aucun effet de la faim, seulement une grosse boule au ventre qui me rappelait mon adolescence, la toute première fois où mon cœur s’était mis à battre pour une fille.

 Installé au volant de ma voiture, la tête appuyée contre le repose-tête, je me mis à sourire en repensant aux difficultés que j’avais rencontrées, à cette époque, pour avouer mon amour. Quelques années s’étaient écoulées depuis, mais j’étais toujours confronté aux mêmes craintes.

Je pris une profonde inspiration et composai ton numéro. Contrairement à la veille, j’avais prévu ce que j’allais te dire, à commencer par une invitation dans un bon restaurant. Cette fois, ton téléphone était allumé. Une sonnerie, puis une autre et encore une… puis ta messagerie, à nouveau. 

-  Bonsoir Lucie, c’est moi, Franck. Je voulais juste prendre de tes nouvelles, savoir comment tu vas. Rappelle-moi dès que tu peux. 

A peine avais-je raccroché, que je trouvais mon message d’une banalité absurde. Furieux de ma prestation, je démarrai et pris le chemin de la maison, me demandant où tu pouvais bien être, ce que tu faisais, pourquoi tu n’avais pas répondu à mon appel. Ce pouvait-il que tu sois retourné auprès de Christophe ? Cette idée me transperça le cœur et je réalisai que, pour la toute première fois, je ressentais une vive jalousie alors que je n’en avais aucun droit légitime.

 

Arrivé chez moi, je pris une bière dans le réfrigérateur et m’installai devant mon P.C ; peut-être allais-je te retrouver sur la messagerie instantanée ? Mais là aussi, quand je lançai le messenger, tu étais aux abonnés absents.

N’y tenant plus, je recomposai ton numéro et tombai directement sur ton répondeur : tu avais éteint ton portable. J’imaginai que, avant de le couper, tu avais dû voir mon appel en absence, voir que je t’avais laissé un message ; peut-être l’avais-tu écouté ?... Non, tu l’avais certainement écouté !

Ma bouteille étant vide, j’allai me chercher une autre bière. Quel imbécile j’étais ! Comment avais-je pu croire, ne serait-ce qu’un instant, qu’il puisse y avoir quelque chose entre nous ? Ce qui s’était passé était bien un incident regrettable, induit par la consommation d’alcool, un passage de ta vie que tu devais regretter et dont tu devais avoir honte au point de ne pas vouloir me parler !

J’ingurgitai ma bière en quelques gorgées et allai prendre une troisième bouteille. Je me remis devant l’ordinateur et, pour je ne sais quelle raison, me mis à chercher le groupe « Il était une fois » sur You Tube. Je trouvai rapidement « J’ai encore rêvé d’elle » et, les yeux clos, la bière à la main, je laissai les paroles de la chanson s’imprégner en moi. Rapidement, ton visage, puis ton corps se dessinèrent dans mon esprit ; j’eus l’impression de pouvoir le toucher, le caresser, l’embrasser ; ton parfum vint flatter mes narines. Puis je me mis à ressentir une vive douleur, un mal que je n’avais jamais éprouvé jusqu’alors, comme si des milliers d’aiguilles me transperçaient le corps. Pris dans un tourbillon d’idées noires, je me mis à pleurer ma peine, notre amour mort sans même avoir commencé.


 

ELLE :

 

 

            Christophe devait passer me prendre à la sortie du travail ; il n’avait pas caché sa joie lorsque j’avais accepté son rendez-vous, mais il était en retard, une habitude que je lui connaissais si bien et qui, ce soir, ne jouait pas en sa faveur. Sandrine m’avait demandé si je comptais rentrer dormir chez elle et je n’avais pas su lui répondre, mon esprit étant toujours tiraillé entre différents sentiments.

Je me sentais angoissée, nerveuse ; j’avais une boule au ventre persistante et ressentais une certaine douleur en pensant à la femme que j’avais vu avec toi la veille, celle qui avait partagé ta nuit. J’enviais sa chance d’avoir pu goûter à ta douceur, à tes caresses, d’avoir profité de cette attention particulière que tu portes aux plaisirs féminins, ce même bonheur que j’avais subrepticement découvert. La colère jouait au yoyo en moi : j’en voulais à cette femme d’exister, de t’avoir volé à moi ; j’étais furieusement jalouse.

 

Perdue dans mes pensées noires, je n’entendis pas immédiatement la sonnerie de mon téléphone. Je m’empressai de fouiller dans mon sac à main, espérant, secrètement, que cet appel vienne de toi, mais, au moment où je saisissais enfin mon portable, je vis son écran s’éteindre brusquement. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que la batterie était vide ; je n’avais même pas vu qui cherchait à me joindre : Christophe, pour me dire qu’il avait un empêchement, ou toi ? Je compris que ce n’était pas lui, en voyant apparaître sa voiture au coin de la rue. Etait-ce donc toi ? Non, tu étais certainement encore avec cette femme ; pourquoi penserais-tu subitement à moi ?

 

Christophe s’excusa de son retard, m’expliquant qu’il avait été pris dans les bouchons sur le périphérique extérieur. Comme pour aider à se faire pardonner, il me tendit un bouquet de roses rouges ; cela faisait bien longtemps qu’il ne m’avait pas offert de fleurs et le geste me toucha malgré moi. 

-  C’est gentil, lui dis-je. Quel programme as-tu prévu pour ce soir ?

-  Une surprise !

 

La surprise fut de taille : pour la toute première fois depuis que nous nous connaissions, il m’invita dans un luxueux restaurant servant une cuisine française traditionnelle haut de gamme ; il avait décidé de sortir le grand jeu pour me reconquérir et il marquait un deuxième point, même si je continuais à garder une certaine froideur.

Je me demandai pourquoi il faisait tout cela. Il était très bel homme, d’où les nombreuses conquêtes qu’il continuait à collectionner, alors pourquoi cherchait-il toujours à me récupérer, plutôt que de mettre un terme définitif à notre relation ? 

Au fil du repas, je finis par baisser ma garde, me détendant tant et si bien, qu’il arriva à me faire sourire, puis rire ; après son regard ténébreux, son humour était ce qui m’avait séduite la première fois où je l’avais rencontré, un charme qui semblait, au final, vouloir opérer ce soir encore.

 

Il était plus de 23 heures lorsque nous quittâmes le restaurant. Encore un geste surprenant de sa part, Christophe m’ouvrit la portière passager avant de monter lui-même dans la voiture, une attention qui me rappela ta galanterie. 

- Je te ramène chez ta collègue ? 

Il me fixait tendrement ; je me sentis apaisée pour la première fois depuis trois semaines et n’avais pas envie que cela s’arrête tout de suite. Qu’allais-je faire si je rentrais chez Sandrine ? Me morfondre en pensant à toi, à notre amour qui n’avait existé que dans mon imagination ? A cet instant très précis, j’estimais avoir suffisamment pleurée. Bien que je n’eux rien pardonné à Christophe, j’avais besoin d’un peu d’attention… et il était là.

Je me penchais vers lui, fermai les yeux et scellai mes lèvres aux siennes. Le baiser, d’abord timide, devint rapidement fougueux, éveillant mes sens à défaut de réchauffer mon cœur. 

- Amène-nous à la maison, murmurai-je.

 

La circulation étant devenue très fluide à cette heure, nous arrivâmes très vite à l’appartement. J’eux un pincement au cœur en me rappelant la dernière fois où j’avais franchis ce palier : c’était pour venir te voir. 

- Veux-tu boire quelque chose ? 

Christophe paraissait très intimidé, peu sûr de lui ; je l’avais rarement connu ainsi. Sans doute percevait-il que je n’avais pas vraiment fait table rase de sa dernière incartade, ou, peut-être, sentait-il qu’un autre homme occupait mes pensées ?

Je lui adressai un sourire et mis mes bras autour de son cou, m’efforçant de te chasser totalement de ma tête. 

- Tu ne crois pas que nous avons assez bu pour ce soir ? lui dis-je.

A partir de cet instant, je retrouvai le Christophe que je connaissais, impérieux, fougueux. Il enserra ma taille et sa langue se mit à fouiller ma bouche, comme si elle cherchait à se battre en duel avec ma propre langue. Je me sentis défaillir sous cet assaut. Malgré moi, mon corps se mit à frémir, mon intimité à s’humidifier. Il glissa une main sous ma jupe, remonta sur une fesse et se mit à la pétrir avec fermeté. Il abandonna ma bouche, pour s’attaquer à ma nuque ; ses baisers me rendaient électrique et j’ouvris la braguette de son pantalon pour me saisir de son membre bien dur et le tirer à l’air libre.

Tu revins à nouveau à la charge dans ma tête ; je me demandai comment était ton sexe ? Tu m’avais vu dans le plus simple appareil, mais je n’avais pas profité de ton corps. Tu m’avais donné du plaisir et je m’étais endormie. Les choses auraient-elles tournée différemment si je ne m’étais pas enfuie au petit matin ? 

Un doigt se mit à jouer avec mon clitoris et je me surpris à trouver Christophe moins habile que tu l’avais été. Tes caresses, tes lèvres… tout me semblait infiniment plus doux avec toi. Je m’en voulus brusquement de faire ces comparaisons ; cela ne me ressemblait pas ; je n’étais pas avec toi, mais avec Christophe. Tu avais ta vie, je devais poursuivre la mienne ! 

- Viens ! dis-je en entraînant Christophe dans la chambre à coucher. 

Nous nous déshabillâmes à la hâte et je le fis s’allonger sur le lit. Je contemplai son sexe quelques instants, le caressant, l’effleurant, le faisant frétiller du bout de mes doigts. Mon corps vibrait de plus en plus de désir, mais, aussi bizarre que cela puisse sembler, c’était le souvenir de tes caresses qui faisait monter l’excitation en moi.

Je secouais vivement la tête et je vis le regard interrogateur de Christophe. Sans dire un mot, je me mis à cheval au-dessus de lui et m’empalai sur sa verge en fermant les yeux. Ton visage m’apparut aussitôt et je sentis la rage me gagner. Je me mis à chevaucher le membre viril avec fureur, sentant les premiers picotements du plaisir naître au creux de mon ventre. Pourtant, rien n’y faisait : je n’arrivais pas à chasser ton image de mon esprit. 

Alors que de petites vagues commençaient à me secouer, je réalisai que ce n’était pas à Christophe que je faisais l’amour, mais bien à toi, à ton ombre obsédante ; ce n’était pas Christophe que j’entendais gémir, mais toi sous mes coups de reins de plus en plus violents. 

La vague libératrice déferla brusquement dans tout mon corps, m’en faisant perdre le contrôle, tandis que la semence masculine se répandait en moi. Totalement sous l’emprise de l’orgasme, je me mis à crier, à hurler un « je t’aime » venant du plus profond de mon cœur. Enfin, le souffle court, je me laissais tomber à plat ventre au coin du lit. Christophe déposa un baiser au creux de mes reins, me faisant sursauter. 

- Moi aussi, dit-il, je t’aime. 

Je dus faire un immense effort pour refreiner mon envie subite de pleurer.


 

Le narrateur :

 

Si Christophe avait rapidement sombré dans le sommeil, éreinté par une longue journée de travail et soulagé d’avoir ramené Lucie au domicile conjugal, cette dernière, en revanche, connut un début de nuit particulièrement agité. Elle était assaillie par les regrets, celui de s’être trop vite endormie trois semaines plus tôt, d’être ainsi partie au petit matin, de ne pas avoir pris la peine d’appeler Franck… Une douleur lancinante lui vrillait  le cœur, une blessure encore plus vive lorsqu’elle repensait à cette superbe femme aux longs cheveux noir ; elle réalisait qu’elle était sans doute passée à côté de quelque chose de fabuleux, une de ces grandes histoires qui ne se produit qu’une fois dans une vie. Le sort s’était joué d’elle, se montrant d’une ironie cruelle : combien de personnes, dans le monde, passent leurs temps à chercher l’âme sœur ? Elle, elle l’avait eu à ses côtés, durant de longues années, sans jamais le voir… jusqu’à ce fameux soir. Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi avait-elle cherché à fuir ce qui était une évidence ?

 

 

Les yeux rougis pas une nuit blanche, l’esprit quelque peu embrumé, Franck alluma la dernière cigarette que contenait son paquet. Il tira une longue taffe en esquissant un air de dégout : tout autour de son canapé, des bouteilles de bières vides jonchaient le sol ; il avait beaucoup bu durant cette nuit, beaucoup fumé, mais ni l’alcool ni la nicotine n’avaient réussi à soulager sa détresse. Toute la nuit, il avait attendu, espéré qu’elle le rappelle enfin, même pour lui dire qu’elle regrettait ce qui s’était passé entre eux, qu’elle préférait qu’ils ne se voient plus pendant un certain temps. Il était prêt à tout entendre, pourvu que cesse ce silence pesant. Mais au petit matin, alors que les rayons du soleil commençaient à pénétrer dans son salon, il finit par se faire une raison, tout aussi douloureuse soit-elle : elle ne le rappellerait jamais. Il écrasa nerveusement sa cigarette ; il sentait sourdre une certaine colère en lui.

 

 

Finalement, sans s’en apercevoir, Lucie avait fini par rejoindre les bras de Morphée. Combien de temps avait-elle dormi, elle n’aurait su le dire. Mais ce fut la sonnerie d’un téléphone qui la tira de son sommeil. Elle se retourna dans le lit et découvrit que Christophe n’y était plus ; elle entendit sa voix, dans le salon : il parlait au téléphone. Quelque chose, une intuition, la poussa à se lever pour écouter ce qu’il disait. Elle quitta le lit, se servit du drap pour envelopper son corps nu et s’approcha doucement de la porte de la chambre. 

- Elle va très bien. Elle dort encore. Veux-tu que je lui demande de te rappeler ?

 

 

A présent, la colère très violente s’était emparée de Franck. Ce n’était pas l’une de celle que l’on éprouve face à quelque évènement perturbateur comme quelqu’un qui vous met hors de vous, mais plutôt une réaction, somme toute si humaine, de protection face à la monté d’une douleur morale trop vive. Il jeta son téléphone, plus qu’il ne le posa, sur la table basse et alla respirer l’air du matin sur son balcon, espérant qu’il soit encore assez frais pour mettre de l’ordre dans ses idées.

Elle était chez Christophe ; elle dormait encore, signe qu’elle y avait passé la nuit. Il n’y avait aucun doute : ils s’étaient remis ensemble, une fois de plus. Bien malgré lui, il les imagina faisant l’amour, vit leurs deux corps enlacés, entendit les gémissements de Lucie, se souvint de son visage s’illuminant sous la monté du plaisir. La colère disparut brusquement et des larmes montèrent à ses yeux ; il se laissa tomber à genoux ; il laissa exploser sa douleur.

 

 

- Qui était-ce ? 

Christophe se retourna en sursaut. Le ton étrange de Franck l’avait plongé dans d’étranges réflexions et il n’avait pas entendu arriver Lucie. Il la trouvait très belle ce matin et il se dit que cela faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas regardé ainsi. Il était heureux qu’elle ait accepté, une fois de plus, de revenir à lui mais, à présent, en l’observant avec attention, il comprit qu’il l’avait définitivement perdu.

            - Franck, répondit-il avec déchirement.

            La réponse résonna longuement dans la tête de Lucie, comme un écho parcourant un long tunnel. Une onde chaude traversa son corps et réchauffa son cœur. 

- Qu’a-t-il dit ?

- Pas grand-chose. Il voulait savoir si tu étais là, si tu allais bien.

- C’est tout ?

- Oui… Il y a quelque chose entre vous, n’est-ce pas ?

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Dès que j’ai prononcé son nom, ton regard s’est éclairé. Quant à lui, il avait une voix bizarre.

- Bizarre ?

- Triste. 

Lucie se mit à réfléchir très vite pendant quelques secondes, puis elle retourna dans la chambre en courant. Elle laissa tomber la couverture, ramassa ses affaires au pied du lit et s’habilla à la hâte. Elle aurait dû prendre une douche pour chasser les odeurs de cette mauvaise nuit, mais elle n’avait pas la patience de le faire : elle devait retrouver Franck au plus vite.

Il l’avait appelé, rompant le silence qui s’était installé entre eux ces trois dernières semaines, et, à présent, elle sentait, elle était persuadée que c’était aussi lui qui avait essayé de la joindre la veille, lorsque son téléphone était tombé à court de batterie. Peut-être s’emballait-elle trop vite, peut-être n’avait-il que des excuses à lui formuler, des regrets d’avoir été trop loin avec elle, mais cela n’avait pas d’importance : il l’avait appelé et seul comptait ce qu’elle avait à lui dire maintenant.

 

 

Franck avait l’impression que sa tête allait exploser ; il fallait qu’il sorte, qu’il aille faire un tour. Il sentait l’alcool et le tabac à plein nez ; il avait besoin de prendre une bonne douche. Se laver, prendre la voiture et rouler loin, hors de Paris ; pourquoi pas aller à Fontainebleau ? Oui, cela lui semblait une bonne idée : s’isoler en pleine nature pour faire le point, redonner un peu de calme  à son esprit en fusion, en confusion.

 

 

Lucie avait fait appeler un taxi, désireuse d’arriver au plus vite chez Franck. Dans la voiture qui la conduisait vers un nouveau et véritable bonheur, du moins l’espérait-elle, elle pensa à la réaction de Christophe : il n’avait pas cherché à la retenir, bien au contraire, allant jusqu’à s’excuser pour tout le mal qu’il lui avait fait durant toutes ces années. 

- Franck est un type bien, avait-il dit. Je vous souhaite d’être heureux ensemble. 

Franck… Elle allait lui avouer son amour, lui dire qu’il était l’homme de sa vie, qu’il l’avait toujours été même si elle s’en rendait compte aussi tardivement. Ils étaient faits l’un pour l’autre, elle en était certaine. Oui, tout allait bien se passer et si, d’aventure, la femme brune était encore entre eux deux, alors elle se battrait pour lui ravir la place.

 

 

Franck se sentait légèrement mieux, propre en tout cas. Il ramassa les clefs de sa voiture et ouvrit la porte d’entrée. 

- Lucie ? 

Il n’en croyait pas ses yeux : elle était là, devant lui, s’apprêtant à sonner. Ils se regardèrent longuement, sans dire un mot. Mais que dire dans une telle situation, alors que votre gorge se trouve nouée par l’émotion ? Cependant, au travers de cet échange muet, chacun comprit ce que l’autre avait vécu, souffert durant ces trois dernières semaines. Ils réalisèrent que leurs cœurs battaient d’un même rythme, sur l’une de ces mélodies que seul l’amour savait inventer.

Elle entra dans l’appartement, sans cesser de le quitter des yeux, et referma la porte derrière elle. Franck ouvrit la bouche, prêt à parler mais sans vraiment savoir ce qu’il allait pouvoir dire; peut-être ce qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs jours, depuis toujours ?

Lucie sembla deviner ses pensées, ses doutes, ses peurs. Ne lui laissant pas le temps d’articuler le moindre mot, elle se jeta à son cou et ses lèvres trouvèrent celles de Franck ; leurs souffles se mêlèrent dans un long baiser où leurs passions se fondirent en une unique.

 

Franck fit glisser ses mains le long du dos de Lucie, agrippèrent ses hanches, malaxèrent ses fesses, puis se glissèrent sous la jupe tandis qu’il couvrait sa nuque de baisers.

Durant un moment, il avait eu peur que tout ceci ne soit qu’un simple rêve, qu’il soit toujours allongé sur son canapé. Mais, même s’il n’était pas sûr de tout comprendre, il était à présent totalement rassuré : cette peau qu’il caressait, l’odeur de ce corps, le goût de ces lèvres… tout ceci était bien réel. 

Elle frémit au contact de cette main, se sentant fondre peu à peu. L’intense bonheur qui s’était emparé d’elle, décuplait son excitation, son désir. Elle voulait s’offrir à lui, se livrer toute entière, sans retenue. Elle tira sur son tee-shirt, le lui retira et promena ses doigts sur le torse musclé, le faisant frémir à son tour. Elle dégrafa le bouton du jean,  descendit la braguette et caressa le caleçon déformé par une grosse bosse. 

Il ferma les yeux, pour mieux savourer les douces caresses ; son sexe se retrouva trop à l’étroit et il poussa un long soupir lorsqu’une main le libéra de sa cage en tissu pour le mettre aussitôt dans un nid bien plus confortable, bien plus chaud, délicieusement humide. 

Elle coulissait lentement le long de la hampe, donnant de petits coups de langue sur l’urètre, ou bien redessinant le contour du prépuce. D’une main, elle massait les testicules, arrachant à son amant des gémissements de plus en plus fréquents. Elle goûtait avec délectation au liquide d’excitation s’écoulant par petits filets du membre viril. Elle-même sentait que sa culotte s’humidifiait de plus en plus sous l’effet de sa propre cyprine. 

La fellation le transporta jusqu’aux portes du plaisir. La grosse veine de sa verge s’était fortement gonflée, se mettant à battre comme il elle était habitée par un petit cœur. Il sentit venir des picotements dans ses testicules, au creux de son ventre, mais il ne voulait pas que cela se termine ainsi, en explosant dans sa bouche ; il voulait se perdre dans la chaleur de son corps, de son intimité. Il la fit se relever et leurs regards, brillants de mille feux, se croisèrent à nouveau. 

- J’ai eu si peur de ne plus jamais te revoir, murmura-t-il dans un aveu venant du fond du cœur. 

Elle lui caressa la joue et lui adressa un sourire d’une infinie tendresse. Elle se sentait si bien à présent, gagnée par une chaleur dont elle n’aurait jamais pu soupçonner l’existence ;  elle ne trouvait aucun mot qui pouvait qualifier correctement le bonheur qui l’habitait. 

- Aime moi, lui dit-elle, aime moi autant que je veux t’aimer ! 

Son cœur sembla exploser de joie à l’écoute de ces mots. Il la fit se retourner et troussa sa jupe tout en s’agenouillant devant la croupe aux galbes si magnifiques. Il lui descendit sa culotte jusqu’aux chevilles, écarta légèrement les fesses et vint humer la délicate odeur que distillait son Mont de Vénus. 

Légèrement arcboutée, prenant appuie des deux mains contre le mur, elle sursauta lorsque la langue râpeuse vint lécher sa vulve trempée. 

- Bois, mon amour, bois cette liqueur produite que pour toi ! 

Il s’abreuva à cette source durant de longues minutes, faisant chanter et danser Lucie de plaisir, puis il se releva et présenta son gland à l’entrée de la grotte aux milles plaisirs. Il poussa un long râle tandis qu’il s’enfonçait dans le conduit s’élargissant au fil de la progression, enveloppant parfaitement, délicieusement, sa verge frétillante et il resta immobile, un court instant, lorsque ces testicules touchèrent enfin le fessier de sa belle. 

Elle se redressa un peu, sentant encore mieux la présence de l’organe masculin en elle et une houle chaude se leva dès que la verge se mit en mouvement, faisant de longs allers retours, parfois rapides, parfois très lents. Le sexe frottait agréablement contre ses parois vaginales, et, par moment, il se mettait à tournoyer en elle. Une multitude de picotements remontèrent le long de ses jambes, envahirent le creux de son ventre ; ses doigts de pieds se raidirent dans leurs chaussures à talons ; un raz-de-marée la submergea brutalement, la faisant trembler de tout son corps. 

Franck accéléra  ses coups de boutoirs. Ses cuisses claquaient contre les fesses de Lucie et sa gorge était devenue excessivement sèche. Depuis un bon moment, il avait franchi les portes du plaisir pour se perdre, allègrement, dans les méandres de la volupté : à présent, il se trouvait dans le couloir de l’orgasme. 

Elle se mit à gémir avec force, sans retenue, comme elle l’avait souhaité. Son esprit, maintenant libre de toutes confusions, s’ouvrait avec une force nouvelle aux plaisirs de la chair. Tandis que Franck explosait en elle, une nouvelle onde de choc la secoua et c’est à plein poumon, des larmes de bonheurs aux bords des yeux, qu’elle hurla : 

- Je t’aime ! 

 

Etait-ce là le début d’une longue et belle histoire pour ce couple qui            avait failli ne jamais se trouver, fautes à de mauvaises interprétations, à des non-dits ? Mes modestes talents de narrateurs ne sauraient répondre à une telle question, sans doute parce que seul l’avenir peut apporter une réponse. Cependant, une chose est sûre : une fois remis de leurs ébats, ils auront beaucoup de choses à se dire, à se raconter, des choses qui ne concernent qu’eux-mêmes, leur jardin secret. C’est bien pour cela que le narrateur que je suis, décide d’apposer ici le mot :

 

FIN

 

 

Par laplumeoccitane
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Mardi 13 août 2 13 /08 /Août 13:58

            La soirée d’anniversaire avait été une véritable réussite et, bien que je ne m’étais pas senti très à l’aise dans un premier temps, j’avais fini par me laisser emporter par cette fête, les invités étant finalement d’une agréable compagnie.

            Fêtant ses vingt-cinq printemps, Francesca avait été couverte de cadeaux par ses amies et ses admirateurs, ces derniers totalement envoûtés par le charme de la sicilienne. Un regard noir appelant à céder à toutes les tentations, un corps invitant à se perdre dans le labyrinthe des plaisirs et semblant avoir été sculpté par un artiste maître, nombreux avaient été ceux qui avaient espéré finir la nuit avec elle. Mais, pour ce soir-là, Francesca avait un tout autre projet en tête.

            Lorsque j’avais sonné à sa porte, j’avais tout de suite remarqué son regard empreint à la fois de plaisir et de surprise. J’étais le seul à être venu les mains vides, ce qui en avait surpris beaucoup, mais j’avais un cadeau bien particulier pour Francesca, un présent qu’elle m’avait demandé quelques jours auparavant. Un peu plus tard dans la soirée, elle m’avait avoué qu’elle avait craint que je ne vienne pas, sa requête n’étant pas des plus banales pour des personnes qui, au fond, se connaissaient si peu.

A présent, avait-elle ajouté, j’ai hâte que tout le monde soit parti !

 

Son vœu fut exaucé peu après une heure du matin. Le dernier invité eut du mal à s’en aller, mais Francesca sut se montrer très persuasive et nous nous retrouvâmes enfin seuls dans le petit deux pièces.

Nous y voilà, dis-je simplement pour répondre à son regard insistant et interrogateur.

Ouiiiii, me répondit-elle d’une voix très sensuelle. Je vais dans ma chambre et je t’appelle dès que je suis prête !

En la regardant s’éclipser, je me souvins de la première fois où j’avais touché son corps, cette première fois qui m’avait amené à cet anniversaire. C’était sur le lieu de travail, dans le bureau des maquettes. Alors qu’elle travaillait sur une retouche photo très complexe, j’avais remarqué qu’elle se frottait régulièrement la nuque.

Tu as des courbatures ? avais-je demandé.

Oui… J’ai mal dormi et mon cou me fait mal. Il me faudrait un massage, je crois.

Tu veux que je t’en fasse un ?

Tu sais faire ?

Je peux toujours essayer.

Alors, avec plaisir !

A peine avais-je commencé à appliquer mes doigts sur sa nuque endolorie, qu’elle s’était mise à soupirer de bien-être. Ce massage ne dura que quelques minutes, mais elle m’avoua qu’elle avait énormément apprécié et qu’elle regrettait qu’il ne fût pas plus long ; mais nous étions là pour le travail et non pour le plaisir.

Cinq semaines plus tard, alors que j’avais fini par oublier cet épisode, elle m’invita à venir à la fête qu’elle organisait pour son anniversaire, me demandant de n’amener que mes mains pour seul cadeau.

Je voudrais que tu me fasses un vrai massage, quand tout le monde sera parti, un long massage… très long ! Tu veux bien, s’il-te-plait ?

 

La voix de Francesca, me demandant de la rejoindre, me sortit de mes souvenirs. Je poussai la porte de sa chambre et la découvris allongée à plat ventre sur le lit, avec, pour seul vêtement, un string dont la ficelle disparaissait entre des fesses bien rondes et me semblant très fermes. Même si j’avais bien imaginé que le massage demandé ne se ferait pas au-travers d’un chemisier, je ne m’étais pas attendu à me trouver devant un tel spectacle et j’eus un peu de mal à déglutir ma salive.

Je suis prête !

Je vois ça, répondis-je d’une voix un peu rauque.

Elle ne pouvait me voir, car sa tête reposait entre ses bras repliés devant elle, ce qui m’arrangeait bien : ainsi, elle ne remarqua pas l’excitation qui venait de me frapper de plein fouet. Je secouai la tête pour reprendre un peu mes esprits et m’avançai lentement jusqu’à son lit. Elle avait vraiment un corps magnifique, une chute de reins exquise et des courbes à faire rêver. Je retirai mes chaussures et vint me placer à cheval au-dessus de son fessier ; mon cœur battait un peu trop fort, mais je me connaissais assez bien pour savoir que j’avais parfaitement repris le contrôle de mes idées.

Doucement, j’apposai mes mains de chaque côté de ses épaules : c’est ainsi que je démarrais toujours, les pouces faisant de petits arcs de cercle, tandis que mes autres doigts se contentaient d’imprimer des pressions, plus ou moins fortes, sur la peau nue. Dans le mouvement, mes mains se déplaçaient lentement, jusqu’à se rejoindre au centre des épaules. A cet instant, je les posais à plat et c’était à leur tour d’effectuer des gestes circulaires qui faisaient promener mes pouces tout le long de sa nuque.

 

Francesca se mit à réagir assez rapidement à mon traitement, me faisant connaître son plaisir grâce aux longs soupirs qu’elle poussait, mais aussi par l’intermédiaire de son corps qui frémissait à présent sous mes caresses. Je déposai un baiser, du bout des lèvres, dans le creux de sa nuque, afin d’achever d’éveiller ses sens, puis je descendis lentement le long de son dos, en massant la moindre parcelle, alternant les jeux de paumes avec ceux de mes doigts. Elle se mit à onduler légèrement des hanches et, bien malgré moi, je sentis mon sexe se durcir brutalement.

Elle se souleva un petit peu lorsque mes mains glissèrent sur ses côtes, pour aller effleurer sa poitrine compressée entre le matelas et son propre poids. Pour répondre à ce mouvement, je flirtai furtivement avec ses seins, en redessinant l’auréole de chacun jusqu’à en faire s’ériger les tétons.

Hum… J’aime ce que tu me fais…

Je fermai un instant les yeux, pris une profonde inspiration et repris mon massage du dos. Francesca ondulait de plus en plus et ses soupirs s’étaient étrangement mis à ressembler à de petits gémissements. Lorsque j’arrivai à la chute de ses reins, elle se retourna brusquement et planta son regard dans le mien ; mélange de désir et de plaisir, il me parut extrêmement troublant et je dus faire un gros effort pour résister à la tentation de m’emparer de ses lèvres. Je me levai et m’agenouillai au pied de son lit, souhaitant qu’elle ne se soit pas rendu compte de la bosse qui déformait mon jean.

   

Ses pieds étaient ravissants, petits, avec des orteils parfaitement proportionnés. Je fis doucement rouler mon pouce sur la voute plantaire, faisant des arcs de cercle de plus en plus large, et la réaction ne se fit pas attendre : elle se mit à me parler en italien, sans que je comprenne réellement l ses mots, mais j’étais satisfait car, si elle utilisait sa langue maternelle pour s’exprimer, c’était bien parce que son esprit s’égarait dans les volutes d’un certain plaisir.

Tout en continuant à masser sa voute plantaire, je me mis à embrasser ses orteils, avant de les happer dans ma bouche, les suçant les uns après les autres, plus ou moins longuement. Quand j’en eus fini avec le premier pied, je passai au second, lui faisant subir le même sort, n’ayant plus aucun doute sur le plaisir de Francesca, à entendre ses gémissements de plus en plus prononcés.

 

Je me relevai et vint me placer sur un côté du lit pour reprendre un massage plus conventionnel, en partant des chevilles, pour remonter lentement le long des jambes, l’une après l’autre, puis le long des cuisses. Plus j’approchai de l’intimité de Francesca et plus je voyais son string se tâcher d’humidité et plus je me forçai à contrôler mon désir.

Je fis courir un doigt, un simple effleurement, sur le fin tissu fermant l’accès de sa grotte et elle écarta un peu plus ses jambes, tout en soulevant ses hanches. Ses yeux s’étaient fermés ; ses lèvres s’étaient entrouvertes ; sa respiration était devenue plus rapide ; mon cœur battait la chamade.

Continue, per favore… Fais-moi du bien !

Tout en restant à l’écoute des réactions de son corps et de ses moindres soupirs, je posai une main à plat sur son ventre, tandis que je glissai l’autre sous son string. Je commençai par masser son clitoris, dur du désir dont il s’était gorgé, puis infiltrai deux doigts dans sa cavité trempée. Je les fis tournoyer, partant à l’exploration du moindre recoin que je pouvais atteindre, puis me concentra vers le haut de la paroi. Aidé par la pression de ma main, toujours à plat sur son ventre, je trouvai rapidement la petite protubérance que je cherchai et y fit danser mes doigts de plus en plus rapidement.

 

Entamant d’abord comme une danse lascive des hanches, Francesca finit par totalement s’animer, comme si un feu intérieur s’était mis à brûler en elle. Elle se tordit dans tous les sens, serra les points ; ses jambes furent prises d’un tremblement très violent et elle se mit à hurler son plaisir. Je sentis son vagin se resserrer sur mes doigts, avant de se dilater à nouveau et d’expulser un liquide incolore que j’aurais aimé réceptionner dans ma bouche, plutôt que dans ma main.

Par laplumeoccitane
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Mardi 13 août 2 13 /08 /Août 13:30

            Comme chaque année, une flopée de CDD était venue renforcer notre équipe pour toutes les vacances d’été. Venant de différents points du globe, ces saisonniers étaient essentiellement composés d’étudiants et étudiantes venant en France pour y passer des vacances à moindre frais. L’entreprise prenait en charge leurs billets d’avion, ou de train, aller-retour et les hébergeait pour toute la période de leur contrat dans des résidences ressemblant à de véritables petites citées en vase clos ; un loyer leur était prélevé directement sur leur salaire. Si les lieux étaient relativement calmes durant la journée, ils devenaient le théâtre de fêtes immenses la nuit venue, des soirées qui se poursuivaient régulièrement jusqu’à l’aube.

 

            Je travaille pour cette entreprise touristique depuis bientôt 14 ans en tant que responsable d’équipe et, tout au long de ces années, j’ai pu voir défiler un bon nombre de saisonniers, aussi bien estivaux qu’hivernaux. Si je retrouvais bien souvent quelques anciens, venant et revenant encore, il y avait surtout  beaucoup de nouveaux réservant toujours un lot de surprises, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Certains CDD jouaient leurs rôles à fond, faisant de magistrales soirées la nuit, mais assurant un travail impeccable la journée, tandis que d’autres, moins scrupuleux, moins résistants peut-être, augmentaient notre taux d’absentéisme en se faisant porter régulièrement pâles. La plupart prétextait une maladie survenue subitement dans le courant de la nuit : indigestion, intoxication alimentaire, gastro… et je m’amusais beaucoup de leur grande naïveté. Il s’imaginait que nous pouvions croire en leurs excuses, oubliant que, nous aussi, nous avions eus leur âge.

 

            Cette année  ne devait pas différer des précédentes et mes collègues et moi-même rigolions d’avance de ce que nous allions découvrir comme fausses surprises au fil de la saison. Pourtant, le premier arrivage de saisonniers nous en offrit deux réellement inattendues. La première était un petit bout de femme venant d’Italie et se prénommant Francesca. Hormis un corps parfaitement proportionné et un visage angélique qui faisaient qu’elle ne passait inaperçue, elle montra, dès le premier jour, une énergie et une joie de vivre hors du commun. Dans un premier temps, nous pensâmes qu’elle allait vite s’épuiser au fil des jours, qu’elle se montrait ainsi uniquement pour valider sa période d’essai, mais elle ne changea jamais d’un iota son comportement et nous commençâmes à penser qu’elle devait se faire des perfusions de caféine durant son sommeil. Entre sa bonne humeur infatigable et sa beauté indéniable, elle devint rapidement la mascotte de l’équipe.

            La deuxième surprise nous arriva de Hongrie : Zsófia, du grec Sophia, signifiant la sagesse. Si Francesca m’avait marqué par son côté extravertie, exubérant, Zsófia me toucha par l’incroyable présence qui se dégageait d’elle : il suffisait de poser un seul regard sur son visage, pour être immédiatement happé par son aura et transporté dans un monde féérique. Elle était aussi d’une grande beauté, pas celle, éphémère des mannequins de magazines, mais bien celle, éternelle, des déesses antiques. Son regard était étonnamment expressif et pouvait vous envoûter en un rien de temps si vous n’y preniez garde. Son accent prononcé de fille de l’Est apportait la touche ultime à un charme à vous couper le souffle.

            Contrairement aux autres saisonniers, Zsófia n’était pas hébergée dans l’une des résidences de la société. Ayant quitté la Hongrie pour venir faire une année d’étude dans une faculté de Paris, elle vivait en collocation dans un petit appartement de la capitale, désireuse, entre autre, de parfaire sa connaissance de la langue française.

            Au-delà de son pouvoir de séduction évident, quelque chose d’autre m’interpela chez elle lorsque je la vis pour la première fois, comme si une ombre, surgit de son passé flottait au-dessus de ses épaules. Mais, à ce moment-là, je ne cherchai pas à creuser la question : après tout, la vie privée des gens ne faisait pas partie de mon domaine d’activité professionnelle.

 

            Les formations de nos saisonniers se terminèrent au moment où les touristes commencèrent à arriver en masse. Les jours se succédèrent, puis les semaines, et j’eus finalement beaucoup plus d’affinité avec Federica que Zsófia, essentiellement parce que je travaillais plus souvent avec la première et qu’il était quasiment impossible de ne pas être avenant envers elle, tant elle était une montagne de bonne humeur communicative. Zsófia était presque sortie de mon esprit, mais allait y revenir d’une manière inattendue.

 

            Nous avions eu une matinée assez harassante ce jour-là et, à la fin de notre grand rush, je me fis raccompagner à notre base par Daha, l’un de mes collègues mauritanien. En s’engageant sur le petit parking, j’aperçus Zsófia à l’extérieur de la salle de repos, assise sur une chaise de comptoir. Elle ne prêta pas attention à notre arrivée, plongée, sans doute, dans une quelconque rêverie. Sa tête était légèrement penchée sur sa main, comme si elle avait été hypnotisée par la fumée bleuâtre qui s’élevait de sa cigarette… et je fus, moi aussi, totalement hypnotisé par cette femme, comprenant, à cet instant, qu’elle ne sortirait plus jamais de mon esprit. Je regrettai de ne pas avoir mon appareil photo, tant le cliché aurait été d’une pure merveille.

            Ses cheveux étaient attachés en queue de cheval et découvraient une nuque ravissante, sur laquelle, pensai-je, il devait être bon d’y laisser courir ses lèvres. Les rayons du soleil éclairaient légèrement son visage pensif et je pus lire énormément de chose dans son expression, ressentant à nouveau cette ombre au-dessus de ses épaules, percevant son mal-être. Elle me fit penser à une petite étoile, perdu dans l’immensité céleste, mais luisant un tantinet plus que les autres, dans le secret espoir d’être vue par un initié, dans l’espoir d’être enfin approchée par une main pouvant la tirer vers l’avant.

            « Comment une femme aussi belle, aussi jeune, peut-elle être perdue dans ce champs immense, pensai-je. Non, elle n’y est pas perdue : elle s’y cache ! »

- Quelque chose ne va pas ?

Je sursautai à la voix de Daha, mais ne parvins pas à détourner mon regard de Zsófia pour lui répondre.

- Cette fille est absolument magnifique ! lui dis-je.

- Je pense que tu as très bon gout !

- Tu sais si elle rencontre des problèmes avec l’équipe ?

- Non, je ne crois pas. En tout cas, personne ne m’a remonté d’infos négatives la concernant ; c’est plutôt le contraire.

- C’est-à-dire ?

- C’est une bosseuse, qui ne se plaint jamais.

- Cela ne m’étonne pas… Allons lui dire bonjour !

Je descendis du trafic, aussitôt suivi par Daha, et m’approchai doucement de Zsófia qui, enfin, leva sa tête et nous adressa un petit sourire.

- Salut Zsófia. Tu m’as l’air un peu triste ? Tout va bien ?

- Oui, je décompresse juste un peu… Ca fait du bien.

Son accent sonnait comme un doux chant à mon oreille. Je remarquai que son regard affichait une certaine retenue, peut-être un peu de méfiance. Quoi de plus naturel au fond ? Nous ne nous connaissions pas réellement et j’étais son supérieur hiérarchique.

- Tu as rencontré des problèmes sur le parking ?

- Rien de grave, me répondit-elle en souriant. Juste un chauffeur un peu trop excité qui ne voulait pas se garer là où je lui indiquais.

- Et ?

- Il s’est garé là où je lui indiquais !

La réponse me fit sourire et j’imaginais sans peine la scène, le duel de regards entre les deux personnes : le conducteur n’avait vraiment aucune chance !

- Quelqu’un veut-il un café ? demanda Daha.

- Je veux bien ; au lait et sans sucre.

- Et pour toi ?

- Non, rien, merci, répondit Zsófia.

- Tu es sûre ? insista Daha.

- Oui, je suis parfaitement sûre.

Daha esquissa un petit mouvement de la tête, dont lui seul en connaissait la signification, et s’éclipsa au moment où Federica faisait son apparition. Zsófia se leva de sa chaise et nous commençâmes, tous trois, à discuter de tout et de rien, conversation trop banale pour moi qui brûlait d’envie d’en savoir un peu plus sur l’étoile de Hongrie. A un moment, cette dernière fut interpelée par quelque chose que Federica me dit presqu’à voix basse.

- J’ai commencé ton livre… et j’adoooorre !!

En plus de mon travail, j’avais écrit un roman dont Federica, je ne me souviens plus trop comment, avait eu vent. Elle m’avait alors demandé si j’accepterais de le lui faire lire et je lui avais offert un exemplaire.

- Vraiment ? répondis-je avec un sourire amusé.

- Oooh oui !... C’est vraiment très bien… et très chaud !

Cette fois, j’éclatai d’un grand rire et la remerciai chaleureusement pour son compliment, après quoi, sa cigarette terminée, elle retourna prendre son poste de travail. Zsófia profita d’un court instant où Daha était interpelé par un autre salarié, pour se rapprocher de moi.

Qu’est-ce qu’elle a dit à propos d’un livre ?

Elle avait posé sa question à mi-voix, presque timidement, et, bien malgré moi, je fus touché par ce mélange de force et de fragilité que je ressentais parfaitement en elle.

- Il y a quelques temps, j’ai écrit un roman, lui répondis-je en souriant, et Federica a demandé à le lire.

- C’est bien… C’est quoi le titre ?

- Piège libertin, l’histoire d’une jeune femme qui retrouve, après plus de quinze ans, une amie qui va, peu à peu, lui faire découvrir un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence.

- J’aimerais beaucoup le lire, moi aussi.

- C’est un livre très… érotique !

- Ca me plait beaucoup… J’aime tout lire !

- Tu as une adresse mail ?

- Oui.

- Mon livre est au format numérique ; donne-moi ton adresse et je te l’envoie dès que je serai rentré chez moi.

 

Le soir même, je tins ma promesse et envoyai le PDF de mon roman. Plusieurs journées se succédèrent sans que je puisse revoir Zsófia, nos horaires et nos jours de repos étant totalement à l’opposé. Enfin, après un peu plus d’une semaine, je la croisai alors que je remontai à la base au volant du trafic. Elle avait été positionnée à l’entrée du parking réservé aux handicapés, pour remplacer la barrière à code ayant un problème de fonctionnement en raison de la forte chaleur.

- Tout se passe bien Zsófia ?

- ui, c’est parfait.

- Ca fait longtemps que tu es là ?

- Non, à peine dix minutes… Ton livre est très bon ! Il y a une suite ?

- Tu l’as fini ?

- En une après-midi. Tu es doué… vraiment très doué, ajouta-t-elle en baissant le regard.

- La suite est en cours d’écriture ; il y en a encore pour quelques mois.

- J’ai hâte.

Elle avait toujours sa queue de cheval offrant cette vue si attirante sur sa nuque. J’eux une forte envie de couper le moteur et de descendre pour bavarder avec elle, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment. Heureusement, j’avais une parfaite maîtrise de moi-même, suffisamment, en tout cas, pour ne pas succomber à certaines tentations. Toutefois, il en est une à laquelle je me serais bien laissé aller.

En plus de l’écriture, une autre passion occupait une partie de mes loisirs, la photo, et j’avais très envie, depuis un moment, de capturer des personnes dans mon objectif, mais je n’avais pas encore trouvé de modèles m’inspirant… Et une muse se tenait devant moi, belle dans sa fragilité, magnifique dans sa force ; pouvais-je oser lui proposer une séance ? Non, cela n’était pas possible : j’étais son supérieur hiérarchique !... Cependant, une petite voix au fond de moi m’intimait à engager une longue conversation avec Zsófia. Je décidai, ce jour-là, d’ignorer cette voix.

- Je vois que tu as l’une de nos radios, lui dis-je. Je sais que tu es une vraie guerrière, mais il fait très chaud aujourd’hui ; n’hésite pas à appeler si tu as le moindre souci.

- Tu dis ça parce que je suis de l’Est ?

- Je dis ça parce qu’il fait très chaud, même si tu étais une méditerranéenne !

 

La saison passa vite, beaucoup trop vite, et les CDD rentrèrent tous chez eux. Toujours en raison des horaires décalés, je ne revis presque pas Zsófia et j’avais continué à ignorer la petite voix qui me parlait, qui me disait que j’avais remarqué la luminescence de la petite étoile et qu’elle ne comprenait que je n’ai pas daigné aller vers elle.

 

Bien qu’elle soit partie, et comme je l’avais bien pressentie, Zsófia ne quitta plus jamais mon esprit, caché, comme en embuscade, dans un recoin secret de ma mémoire. Sur un réseau social, je découvris qu’elle avait une fiche et nous devînmes « amis », nous échangeant deux ou trois messages brefs.

Courant janvier, nous reçûmes, sur la boite mail de notre service, un courriel de Zsófia nous indiquant qu’elle souhaitait revenir en CDD pour l’été, mais ne savait pas trop comment procéder. Je renvoyai le message au département s’occupant des embauches, en précisant que cette personne devait absolument avoir un poste chez nous et, deux jours plus tard, en informai l’étoile de Hongrie. Il se passa alors quelque chose de surprenant : ce qui aurait dû être un échange tout aussi bref que les autres, se prolongea plus longuement et encore plus longuement le lendemain soir.

Dans un premier temps, nous échangeâmes sur des banalités, puis, lentement mais sûrement, la discussion se porta sur elle. Je la complimentai sur le travail qu’elle avait effectué… puis sur son charisme, sur sa beauté.

« Tu trouves vraiment que je suis belle ?

« Il existe deux types de beauté : celle que l’on voit dans les magazines et qui, inévitablement, finit pas disparaître avec le temps et celle qui ont une force telle, que rien ne pourra jamais l’effacer. Tu entres dans la deuxième catégorie, belle Zsófia.

« Vraiment ?

« Il y a une aura très puissante qui se dégage de toi.

« Tu connais les aura ?

« Je ne les connais pas : je les ressens.

« Tu sais lire leurs couleurs ?

« Ce n’est pas une question de couleur. C’est plutôt comme si elle me parlait.

« Et que t’a dit la mienne ?

« Que quelque chose, quelque part dans ta vie, t’a profondément blessé… Quelque chose, quelque part dans ta vie, t’empêche d’avoir confiance en toi.

« Tu me connais bien.

« Je ne sais que ce que tu as bien voulu me montrer de toi… »

Zsófia se libéra un peu, à la suite de cet échange, et m’expliqua quelques détails de son passé qui l’avait blessé. Je savais qu’il n’y avait certainement pas que ça, que le problème devait être plus important, plus profond, mais je respectai son silence, conscient qu’elle m’en avait déjà dit beaucoup en fonction de la confiance qu’elle pouvait me porter.

 

D’autres mois s’enchaînèrent où nous continuâmes à discuter, par écrit, de tout et de rien ; assez régulièrement, Zsófia m’offrait une nouvelle pièce du puzzle de sa vie et l’ombre planant au-dessus de ses épaules se précisait de plus en plus pour moi. Au-delà du fait que je découvrais, au fur et à mesure, l’étoile de Hongrie, je prenais un réel plaisir à ces échanges, à tel point que j’arrivais à ressentir un manque certain lorsqu’elle n’était pas là ; je me demandais s’il en était de même pour elle.

 

Fin mai, elle m’annonça une bonne nouvelle : elle venait de recevoir son contrat et revenait la première semaine de juin. C’est alors que je lui annonçai quelque chose que je ne lui avais pas encore dit : j’avais été transféré dans un autre service depuis trois mois.

« Cette fois, nous ne travaillerons pas ensemble.

« Non ! Ce n’est pas possible. J’ai envie de te voir !

« Je dois t’avouer que j’ai aussi la même envie.

« Dans ce cas, on peut se voir à la sortie du travail, ou sur une journée de repos ? D’accord ? »

L’idée de la photographier me revint subitement à l’esprit, une séance qui, peut-être, pourrait aussi lui être profitable. En effet, si l’on peut faire dire presque n’importe quoi à une photo, une photo ne ment jamais lorsqu’elle est à l’état brut : si Zsófia pouvait se voir telle que je la vois, peut-être regagnerait-elle un peu d’estime d’elle-même ?

« Accepterais-tu de me servir de modèle pour des photos ? »

 

Juin arriva plus vite que je ne le crus. Après quelques jours d’hésitation, Zsófia avait finalement accepté ma proposition et je fus très touché car j’imaginais sans peine l’effort que cela devait lui coûter.

 

Nous nous fixâmes rendez-vous un mardi après-midi, un jour de repos que nous avions en commun. N’étant plus étudiante à Paris, Zsófia était cette fois hébergée dans l’une des résidences de la société et ce fut donc là-bas que je passai la chercher en voiture. Cela faisait presqu’un an que je ne l’avais pas revu et mon cœur se mit à battre plus fort lorsque je l’aperçus m’attendant à l’arrêt de bus faisant face aux résidences. Elle portait une robe de saison, s’arrêtant juste au-dessus des genoux avec un léger décolleté, et de petites chaussures rouges. Je remarquai aussi qu’elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval et me demandai si elle l’avait fait exprès : un soir, au cours de l’une de nos conversations, je lui avais avoué ce que la vue de sa nuque m’avait inspiré comme émotion.

Je descendis de la voiture pour la saluer et nous nous retrouvâmes dans les bras l’un de l’autre, une étreinte qui dura plusieurs longues secondes. Au final, tous nos échanges sur INTERNET nous avaient rapprochés aussi sûrement que si nous avions discuté en face à face.

Sa flagrance me flatta agréablement les narines. Je sentais sa poitrine ferme contre la mienne et sa nuque était si proche de mes lèvres, qu’il me fallut faire un effort surhumain pour résister à la vilaine tentation. Cependant, tout ceci éveilla, bien malgré moi, un désir bien masculin et, intérieurement, je priai pour qu’elle ne se rende pas compte qu’une bosse commençait à déformer mon pantalon. Je finis par la repousser doucement et plantai mon regard dans le sien ; ses yeux brillaient d’une étrange lueur.

- Tu es magnifique, Zsófia.

- Merci, me répondit-elle en piquant un fard, mais sans détourner son regard du mien.

- Nous y allons ?

- Oui, mais où ?

- Chercher une lumière à la hauteur de ta beauté !

 

Pour cette grande première, j’avais décidé d’utiliser un décor naturel, un lieu public mais où, toutefois, je savais que nous ne serions pas dérangés par trop de monde afin de ne pas heurter la réserve de Zsófia. Fort heureusement, nous nous trouvions en Seine et Marne, une région où il était encore possible de trouver des forêts assez importantes en taille, pour pouvoir se perdre dans un coin.  

Durant le trajet, Zsófia me raconta son arrivée et le vide qu’elle avait ressenti avec les différents transferts de personnel. Elle était cependant ravie d’avoir retrouvé Federica, cette dernière étant déjà là depuis le mois de mars.

Malgré une conversation assez débridée, je sentis un trouble s’installer doucement entre nous, mais, par facilité sans doute, je ne cherchai pas à en découvrir la raison.

 

Je garai la voiture devant l’une des entrées de la forêt domaniale de Ferrières en Brie et nous nous engageâmes sur le sentier principal. Zsófia marchait à mes côtés en balançant légèrement ses bras et je résistai à l’envie de lui prendre la main. Sa queue de cheval dansait délicieusement au rythme de ses pas et, d’une manière que j’aurais voulue plus discrète, j’admirai le contour de son oreille, la forme parfaite de son nez, le dessin de sa bouche. Je ressentais un peu de nervosité chez elle, pourtant sa respiration semblait calme, régulière, faisant bouger sa poitrine presqu’imperceptiblement. A nouveau, un furieux désir s’empara de moi, une envie qui se traduisit aussitôt par un nouveau début d’érection.

- Ca va ? me demanda-t-elle brusquement.

- Oui. Je suis simplement sous ton charme.

- J’aime tes compliments, tu sais ?

- Tu les mérites amplement, tu sais ?

Nous arrivâmes à un petit carrefour et je me décidai à lui prendre la main pour l’entraîner dans un sentier plongeant au travers de grands marronniers. La sentant frissonner au contact de ma main, je relâchai la pression, mais elle augmenta aussitôt la sienne.

 

Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes enfin au bon endroit, une sorte de petite clairière taillée comme un ilot au milieu des grands arbres. Je lâchai la main de Zsófia et posai mon sac photo à terre. Les rayons du soleil, venant sur nous de biais, étaient légèrement filtrés par la proximité des branchages, offrant une lumière idéale.

- Nous y sommes ! lançai-je avec un grand sourire.

Je sortis mon appareil photo, installai un 55-200 mm et, après quelques réglages, me tournai vers Zsófia. Son regard était parfait, mélangeant une pointe d’excitation à un nuage de trouble.

- Qu’est-ce que je dois faire ? me demanda-t-elle timidement.

- Juste être toi.

- Tu ne veux pas me faire prendre des poses spéciales ?

- C’est toi que je veux sur mes photos, telle que tu es réellement, telle que tu es maintenant, répondis-je en cadran son visage et en prenant un premier cliché.

 

Sur le vingt premiers clichés, je sentis énormément la réserve de Zsófia, son manque d’assurance et de confiance en elle, puis, peu à peu, à force de lui parler, de lancer quelques plaisanteries, je finis par la détendre et la véritable séance photos put commencer.

Si dans un premier temps  je fus totalement concentré sur mes prises de vues, je finis par être regagner par le désir à mesure que je découvrais les détails des courbes de Zsófia au travers de mon objectif. Ses chaussures rouges, pas très adaptées à une sortie en forêt en raison de ses talons hauts, galbaient divinement bien ses mollets. Je devinais que la peau de son corps devait être très douce, agréable à caresser. Je tentai d’imaginer la force de son regard pris dans les volutes du plaisir et ma gorge s’assécha aussitôt.

Sans que je le lui demande, elle s’adossa à un arbre, la tête légèrement rejeté en arrière et une jambe repliée, le pied reposant sur le tronc, une pose qui dévoila un peu plus la cuisse de son autre jambe. Je pris plusieurs clichés en rafale, dans différentes positions, puis j’eus envie de la photographier avec les cheveux tombant librement sur ses épaules. Je posai mon appareil au sol, m’approchai d’elle et tendis ma main pour saisir l’élastique qui maintenait sa queue de cheval. Mais elle stoppa aussitôt mon mouvement et je craignis d’avoir dépassé les limites.

Alors que je m’attendais à ce qu’elle me repousse, me remette à ma place, elle posa tendrement sa joue dans la paume de ma main et ferma les yeux. Mon cœur s’échauffa et battit plus fort dans ma poitrine.

- J’aime ta main, murmura-t-elle en rouvrant les yeux et en me regardant avec une intensité à couper le souffle.

- C’est dangereux ce que tu fais là, lui dis-je d’une voix rendue rauque par l’émotion.

- Pourquoi ?

- Tu es une femme séduisante, Zsófia, fortement séduisante !

- J’aime quand tu dis mon prénom… Je croyais que tu aimais le danger ?

Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce à quoi elle faisait allusion. J’esquissai un petit sourire et me rapprocha un peu plus d’elle ; mes yeux se noyèrent dans son regard ; mes lèvres s’approchèrent des siennes ; elles étaient entrouvertes, humides, et m’attirèrent à elles sans que je puisse faire quoi que ce soit pour m’y soustraire.

Une onde électrique me parcourut tout le corps lorsque nos langues se joignirent et je me laissai enfin aller à mon désir, fouillant fougueusement son palais, puis entamant une joute langue à langue. Elle fit courir ses doigts dans mes cheveux et mon sexe se retrouva rapidement à l’étroit dans sa prison de tissus.

Le souffle court, je me reculai un peu pour l’observer un instant. A présent, son regard trahissait la monté de son propre désir. Je caressai doucement son visage du bout des doigts et sa respiration s’accéléra aussitôt. Je me penchai sur son oreille et lui mordillai tendrement le lobe.

- Tu es une diablesse, lui murmurai-je.

- Et toi un diablotin, me répondit-elle dans un souffle.

Je fis courir la pointe de ma langue sur les contours de son oreille ; elle frissonna et poussa un profond soupir. Je descendis sur sa nuque, cette partie qui me faisait rêver depuis si longtemps, et la couvris de petits baisers, la mordillai par endroit. Les doigts de Zsófia se crispèrent dans ma chevelure.

Tout en continuant à me perdre dans son cou, je posai une main sur sa jambe toujours replié contre l’arbre et remontait lentement, emmenant le pan de sa robe dans le mouvement. Comme je l’avais imaginé, sa peau était d’une grande douceur.

- C’est bon, soupira-t-elle en laissant retomber sa tête sur le côté.

- Zsófia, tu me rends fou !

Ma main avait atteint le galbe de sa fesse, ferme, bien ronde. Mes lèvres abandonnèrent sa nuque, devenue rouge par endroit sous l’ardeur de mes baisers, et ma langue reprit possession de sa bouche tandis que je faisais courir mes doigts vers son nombril pour en redessiner doucement le contour, en investir le creux. Puis je plongeai à l’intérieur de sa culotte et jouai un peu avec sa toison, que je trouvai fine au toucher, certainement bien taillée. Je descendis encore un peu plus bas.

Le râle de Zsófia vint mourir au fond de ma propre gorge lorsque je trouvai son clitoris gorgé de désir. Ses jambes se mirent à trembler et je passai un bras autour de sa taille pour la maintenir fermement. Tout en continuant à l’embrasser, mes doigts s’activèrent sur son bouton. Tantôt je le faisais rouler entre le pouce et l’index, tantôt je pressais sur lui en imprimant un petit mouvement circulaire.

Zsófia écarta un peu plus les jambes et projeta son bassin vers ma main comme pour me demander de porter plus loin mes investigations, d’aller explorer sa grotte trempée. Mais, pour le moment, je ne voulais que jouer avec son clitoris et regarder ses yeux se perdre dans les méandres du plaisir.

- C’est toi qui me rends folle ! cria-t-elle brusquement en se libérant de l’étreinte de ma bouche.

Ses ongles se plantèrent dans mon cou et elle fut prise de spasmes violents. Ses yeux étaient grands ouverts, me fixaient sans plus aucune gêne et je pus y voir arriver la vague libératrice tel un raz-de-marée. Zsófia laissa éclater son orgasme en ne retenant plus ses cris de plaisir et ce fut à ce moment que je pénétrai sa vulve de deux doigts, me mettant à la fouiller avec frénésie.

Zsófia dû poser son deuxième pied au sol, consciente que son équilibre  était de plus en plus précaire, et ce fut elle qui se jeta sur mes lèvres, investissant ma bouche avec une fureur décuplé par son premier orgasme. Dans son intimité, mes doigts dansaient une folle farandole et, bien vite, je sentis le souffle de l’étoile de Hongrie se faire plus puissant dans ma gorge ; ses ongles me lacérèrent la peau de la nuque lorsqu’elle sombra dans un deuxième orgasme. Ses spasmes devinrent si forts, que je compris qu’elle ne pourrait plus tenir longtemps sur ses jambes et je l’aidai à s’allonger doucement sur le sol. Son visage épanoui semblait exprimer de la gratitude.

- Ma douce Zsófia… Es-tu prête pour un deuxième round ?


 

Ses yeux brillaient de cet éclat si caractéristique de la femme prise dans les volutes du plaisir. Cependant, chez elle, il prenait une autre ampleur. Son regard vert émeraude, niché dans un écrin en forme d’amande, était, à cet instant très précis, d’une beauté fascinante, presque hypnotique.

Je me saisis de mon appareil photo, effectuai les réglages pour saisir un portrait et pressai le déclencheur à plusieurs reprises. Lorsque je lui montrerai ces clichés, il ne faisait aucun doute qu’elle se rendrait compte du charme fou qu’elle dégageait.

- Encore des photos ? murmura-t-elle dans un sourire.

Je me noyai dans son regard et sentis un pincement au cœur en me souvenant de ce qu’elle m’avait raconté un soir. Je ne comprenais pas comment un homme avait pu lui faire autant de mal, comment il avait pu oser lever la main sur elle à maintes reprises et l’avilir ainsi. Mais, au fond, il n’y avait rien à comprendre : nul n’a le droit de frapper une femme !

- Tout va bien ?

Gagné par une vague de colère, je m’étais tendu sans m’en rendre compte.

- Tu es fâché après moi ?

J’esquissai un petit sourire, empreint d’une certaine tristesse : encore aujourd’hui, Zsófia imaginait normal, peut être naturel, qu’un homme puisse se fâcher contre elle. Je repoussai délicatement la mèche qui lui barrait le front.

- Non, ma belle, je ne suis pas fâché… Et toi, comment te sens-tu ?

- Bien… Merveilleusement bien.

Son visage rayonnait de bonheur. Je la sentais en paix avec elle-même et me demandai depuis combien de temps elle n’avait pas éprouvé une telle quiétude.

- Alors, répondis-je, moi aussi je vais merveilleusement bien.

Elle me gratifia d’un immense sourire. J’aimais le dessin de ses lèvres, naturellement opulentes, mais pas à l’excès comme on pouvait le voir chez certaines femmes. Loin d’être vulgaires, on s’y retrouvait suspendu du regard, attendant qu’elles se mettent en mouvement pour nous conter une quelconque légende hongroise.

- Zsófia… Je crois qu’il n’existe pas de mots, dans ma langue, pour pouvoir décrire dignement ta beauté.

Ses yeux brillèrent encore plus et je devinais que quelques larmes étaient en train de les envahir.

- Tu sais, jamais personne ne m’a parlé comme toi auparavant.

- Je ne parle pas Zsófia ; je ne fais que traduire la poésie que tu inspires.

Elle se redressa légèrement, prenant appui sur ses coudes, et me fixa avec une grande intensité.

- Que va-t-il se passer… après ? me demanda-t-elle d’une voix devenue rauque sous l’émotion qui l’étreignait.

- Après ?

- Dis-moi que tu ne vas pas disparaître.

A mon tour, je fus gagné par une vive émotion. Je posai une main tendre sur sa joue et la lui caressai.

- Zsófia, je ne disparaîtrai pas tant que tu auras besoin de moi, tant que j’arriverai à te faire sourire, à réchauffer ton cœur.

Elle passa ses bras autour de mon cou et ses lèvres se rapprochèrent des miennes. Son baiser m’électrisa aussitôt.

- Ne m’avais-tu pas parlé d’un deuxième round ?

- En effet.

- Je suis prête pour ce deuxième round.

Tout en l’embrassant, je la fis doucement se rallonger sur l’herbe sèche ; je sentis son corps frémir à nouveau de désir. Notre étreinte s’enflamma ; ses lèvres aspiraient les miennes ; sa langue s’affolait autour de la mienne.

J’abandonnai le goût suave de ses lèvres, pour repartir à la conquête de sa nuque, y déposant de petits baisers d’ici et de là. En même temps, je glissai une main dans l’échancrure de sa robe et caressai un sein emprisonné dans son bonnet. La respiration de Zsófia s’accéléra et des gémissements sortirent de sa gorge comme une douce mélodie, prémices d’une symphonie majestueuse.

Je rabattis les bretelles de sa robe et la fis glisser, aidé par les contorsions de Zsófia. Elle portait des sous-vêtements en soie et dentelle blanche et, bien qu’encore emprisonnés dans leur étoffe soyeuse, je devinai la pointe durcie de ses seins.

Je me penchai à nouveau sur elle et couvris son torse de baiser. Du bout de la langue, je suivis le lobe de sa poitrine. Elle glissa une main dans mes cheveux et cambra imperceptiblement son corps.

Je me redressai et sortis ses seins hors de leur cage, puis fondis sur eux, l’un après l’autre, les massant tendrement, faisant tournoyer ma langue autour des tétons, les baisant, les aspirant, les suçant. Les doigts de Zsófia se crispèrent sur mon cuir chevelu.

Je poursuivis ma lente descente de ce corps voluptueux, m’enivrant de son parfum, le mordillant doucement par endroits. Zsófia semblait parcouru par de petites décharges électriques, réagissant aux moindres effleurements de mes lèvres.

Ses jambes s’ouvrirent lorsque j’arrivai au niveau de sa culotte, trempée de son précédent orgasme et de l’excitation qui s’emparait à nouveau d’elle. J’humai sa fragrance à pleines narines, l’imprégnant à tout jamais dans un coin de mon esprit. Mon sexe me donnait l’impression qu’il allait exploser d’une minute à l’autre dans mon pantalon.

Lentement, en prenant soin de toucher sa peau du bout de mes doigts, je lui retirai sa culotte, découvrant sa toison finement coupée, puis les lèvres fermant le passage de la grotte aux mille merveilles. L’idée fusa que quelqu’un pouvait arriver à n’importe quel moment et nous surprendre ainsi, mais je la chassai bien vite et plongeai mon visage entre les cuisses de la belle. J’écartai les grandes lèvres, mis à découvert son clitoris gorgé d’envie et y promenai longuement mon souffle. Zsófia se tendit et bascula son bassin pour tenter de venir à la rencontre de ma bouche. Mais je me contentai de caresser son bouton du bout de la langue. Elle se mit alors à gémir plus fort et ses ongles se plantèrent dans mon cuir chevelu.

Enfin, je me collai à ses grandes lèvres, aspirai le clitoris entre mes dents, fis rouler ma langue autour de lui, le suçai doucement, puis de plus en plus rapidement. Ma bouche se remplissait du fin nectar que m’offrait Zsófia et je la sentais sombrer peu à peu dans le grand labyrinthe du plaisir.

Ses gémissements se transformèrent en symphonie et son corps se raidit brusquement, tandis qu’elle laissait exploser son orgasme au fond de ma gorge.

Je relevai la tête, les lèvres humide de son plaisir, m’approcha de son visage, me pencha à son oreille et lui murmurai :

- Dieu que tu es belle, Zsófia.


 

 

 

 

 

   

Par laplumeoccitane
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